vendredi 24 novembre 2006

Pas de email de papa encore...

Bonjour !

J'suis désolée, il n'y a pas beaucoup de update comme vous pouvez voir, mais y parraît que papa rencontre quelques problèmes d'électricité... coupure de courant ou quelque chose du genre... y'ont pas dû payer leur bill... hehehehe Il a dit à maman qu'il essaierait quand même de nous envoyer quelque chose en fin de semaine...

Pour ceux qui se demandaient, papa est allé porter les photos aux postes de «polices»... et ils lui ont fiché la paix... Bref, y'ont eu leur nanane pis sont ben contents ! Ah aussi... il s'est fait arnaqué par un faux mandiant pis il s'en est rendu compte après lui avoir donné des sous... Le lendemain, le mec s'est réessayé pis mon père, avec tout le caractère que vous lui connaissez, lui a dit sa façon de penser ! hehehe j'aurais payé pour voir ça ! Pauvre mec ! Y recommencera pu, j'suis sûre !

Bon, à part de ça... y'a dit à maman qu'il s'ennuyait de ses aliments de bases... ses biscuits et son verre de lait avant le dodo... Comme maman dit, confort quand tu nous tiens...

Donc, voilà... j'espère vous donner plus de nouvelles bientôt...

Rox

dimanche 19 novembre 2006

Problème à Kamkry

Aujourd’hui dimanche je suis allé avec Patrick faire un peu de magasinage de souvenir aux marchés publics locaux.

D’abord un saut au marché Kamkry. Achat de ceci et de cela (vous pensiez tout de même pas que j’allais vendre la mèche quand même…). La première partie du périple s’est bien passée. On décide alors de se rendre au Marché Sahara. C’est là que çà se gâte. Imaginez : on avait pas fait 20 pieds que la force constabulaire locale décide de nous contrôler, avec toute l’autorité de mise genre « Vos papiers siouplais ». On n’en a pas et de toute manière on s’est fait dire de ne surtout pas les donner. L’idée c’est de nous soutirer une petite contribution à l’organisme charitable local… On sort tout les noms d’autorité qu’on connaît, fait les innocents, s’excuse obséquieusement comme il est de bon ton de faire ici, raconte qu’on va avoir nos papiers sous peu, etc.

Ils changent alors de stratégie : la véritable raison de l’interception C’EST MOI. Merde. J’ai une caméra en main et il n’est pas permis de prendre de photos, etc… Ils demandent à voir l’appareil. Impossible de ne pas obtempérer, je remet l’appareil qu’on veux maintenant me confisquer et envoyer en expertise dans la capitale à 350 km d’ici. Ben voyons m’sieur la police. Protestations, c’est mon instrument de travail, j’ai pas pris de photos (pas vrai j’en ai un paquet, et un film en plus), etc… OK, on va devoir se rendre au commissariat et on nous ordonne d’embarquer dans notre véhicule. Ben voyons m’sieur la police on n’a pas le droit de conduire. Ah bon, on oublie çà l’histoire de permis ? On se concentre sur mon odieux trafic d’image. Pour l’instant c’est juste emmerdant mais on anticipe quelque extorsion d’usage.

Accompagné de pas moins de 3 constabulaires sur l’arrière banc on se rend donc au poste. Sur le chemin de l’aller on nous fait valoir qu’il serait possible de s’arranger. Voilà c’est parti l’extorsion. Patrick refuse et désire régler çà au Commissariat. Avec le «Cheuf » on recommence la même explicative. Il déclare devoir appeler son autorité qui finalement lui donne instruction de procéder à la décharge, soit nous remettre officiellement le bien confisqué : mon précieux Kodak…. et nous relaxer. Faut maintenant signer une déclaration. Jusque là on discutait dans la cours extérieure. Maintenant on entre dans le commissariat : une petite pièce attenante au bureau du commissaire, et dans le fond de la pièce, une cellule, sombre pas éclairée, d’environ 3m X 4m avec au moins 3 pensionnaires dont l’un d’eux, appuyé sur la porte à barreau, portait un habit de forçat rayé. Çà s’invente pas un habit rayé. J’peux-tu vous dire que j’avais pas envi d’étirer la visite…?

Parodie de déclaration officielle sur papier quadrillé partiellement déchiré, enregistrement de nos adresses, signature. Mon Patrick qui déclare avoir retrouver les valeurs familiales en Guinée, moi qui renchérie que tout le monde est sympathique, etc… La lumière est au bout du tunnel. Mais v’là t-y pas que Patrick s’offre qu’on prenne des photos de tous et de leur en faire cadeau puisqu’on a une imprimante à la maison. Criss… Je m’exécute, offre d’en prendre plus que pas assez, sert les pattes de tout le monde et on décrisse. Maintenant je dois y retourner pour remettre les photos. J’ai beeeen envie vous pensez?!

Honnêtement j’ai eu aujourd’hui un beau cocktail d’émotions qui variait de l’irritation contenue à l’inquiétude jusqu’à un certain soulagement final. On a tenu le coup, on n’a pas payé. J’aurai vécu çà. Une autre journée bien remplie.

À la prochaine aventure. Je vous embrasse et m'ennui fort,

Pôpa XXXXXX

Un athlète explorateur

Finalement je suis allé jouer au soccer vendredi soir dans le champ d’à côté. L’équipe de « fôtés » contre les locaux. On a fait face à la musique avec courage et détermination mais à mon avis certains d’entre nous avaient l’air de beaux zoufs. Heureusement il y en a qui avaient déjà joué à çà et ont rétabli un peu le rapport de force, mais imaginez une équipe d’africains pee-wee jouer une joute de hockey contre une équipe junior du Québec et çà vous donne une idée du léger déséquilibre. Pis en plus, insulte suprême, y’ont été gentils avec nous. Quand ils jouent entre eux c’est pas mal plus viril. La seule fois que j’ai touché le ballon c’est quand ils me l’ont garoché dessus par erreur, et ils s’excusaient… pour me l’enlever right back… Gagne d’agace! Un ti-cul est même venu enlever le ballon entre les jambes de Patrick, un de mes compagnons de voyage, en en profitant pour faire une passe à un des joueurs. Les connaisseurs se tordaient de rire. Faut dire que c’était comique de voir certain d’entre nous trottiner plus que de courir ou tomber sur le cul après avoir donné un coup de pied dans le vide.

C’est des athlètes les Guinéens. Je dois avoir plus d’excédent de graisse à moi seul que toute l’équipe adverse réunie. Je vous jure, pas de bedons, pas un gramme de gras superflus, des corps musclés. Consolation, surprise, que je n’ai pas pompé l’huile. Mes années d’entraînement de Karaté m’auront au moins servi à çà. C’est resté. Petit côté comique, après la game, tous les Guinéens voulaient être pris en photo avec l’un d’entre nous. Quand on est vedette…

En revenant à nos quartiers, on a voulu prendre une douche mais… comme il arrive parfois il y a eu délestage d’électricité à 3 reprises. On y est parvenus de justesse, chacun d’entre nous, puis on est allé à une autre soirée d’expatriés au Saw Mill où j’ai pu comparer mes notes avec certains qui sont établis ici depuis quelques mois.

Retour à nos quartiers, dodo.

Samedi matin, j’ai tenté de reproduire ma célèbre recette de toast dorée avec les moyens du bord : pas de vanille, de l’Amaretto, du lait en boite et de la crème en boite et un curieux pain. Heureusement le sucre c’est du sucre et les poules ont une recette d’œufs universelle. Succès. Mais c’est d’obtenir les ingrédients ce matin qui a été du sport. En me dirigeant au magasin général je me suis perdu… et je me suis retrouvé avec mon vieux pick-up dans de petites rues étroites en terre battue encombrées de véhicules, de bicyclettes et d’une foule toujours aussi dense qu’à l’habitude et curieuse de savoir ce que ce « fôté » pouvait bien faire dans cette portion de Kamsar. J’ai visité… Finalement j’ai demandé mon chemin à un passant qui s’est offert de me servir de guide. Il faut dire qu’ils sont assez serviables et que jusqu’à présent je n’ai eu affaire qu’à des gens courtois.

J’ai fini par retrouver le magasin général, ramené mon guide à notre point de rencontre et comme c’est la coutume ici je lui ai donné un bon pourboire. Mais çà a été pour me faire répondre « pas de lait » par Jawa the Hut (Star wars…) la grosse bonne femme qui ne se lève pas de derrière le comptoir. J’ai pu trouver un second magasin, localisé un peu avant, où j’ai enfin trouvé les ingrédients mais sans pouvoir payer puisqu’ils étaient à cours de Francs Guinéens pour changer mes dollars US. L’un des employés du magasin s’est donc rendu avec moi à l’autre bout de Kamsar jusqu’au bureau de change (marché noir…), car je ne m’y serait pas retrouvé seul, et il s’est organisé pour faire accélérer les choses et me permettre de passer avant la file. J’étais encore à me battre pour faire entrer mes FG dans mes poches quand je suis sorti du bureau, ce qui a rendu mon guide nerveux, d’autant plus qu’un marchand voisin s’est offert d’en prendre soin. Faut dire que 100 $US çà fait un motton. Le taux était de 6750 FG et à coups de billets de 5000 çà fait 135 coupures dont la taille fait 50% plus grand que les nôtres. Un vrai bottin.

En après-midi on se rend à Sobane, un bled « touristique » situé à quelques 150 km d’ici où certains « fôtés » possèdes des paillottes, une espèce de petit chalet sur le bord de l’océan. Nous y avions été invité par un autre expatrié. Superbe après-midi où on mangé d’excellentes brochettes de poulet, steak, saucisses et frites arrosées de bière et d’une brise du large très rafraichissante. L’enfer sur terre… La plage est faite de roche qui ressemble à de la lave volcanique, mais je ne suis pas certain. Du sable au-dessus d’une couche de boue qui auraient des propriétés curative et qui en Occident, coûte apparemment la peau du c… Certaines des expatriées s’en sont enduites. La marrée était basse à notre arrivée et compte tenu que le littoral est très plat, l’eau était loin et il a fallu attendre le retour de la marrée pour en profiter. Tombez pas en bas de la chaise, je me suis aussi baigné. L’eau n’est pas tiède, elle est chaude avec quelques petits courants froids. Au bout d’une heure j’avais la peau des mains fripées. Je ne voulais plus sortir de l’eau, comme d’habitude ;~) mais comme le soleil se couchait, je me suis résolu.

Auparavant j’ai exploré les environs, pris quelques photos de bateaux de pêches qui revenaient du large, d’habitants et de maisons du coin ainsi que d’une famille du bled qui avait jeté son filet. Petite récolte de poisson. Les mousses se baignaient tout nus et çà se tiraille fort. Un appareil photo çà les attire, surtout quand ils se revoient sur l’écran : juste fascinant pour eux je suppose.

On est revenu le soleil était couché. La route pour quelques 15 à 20 km en est une de terre battue, genre safari, pas de lampadaire… Çà brasse en criss quand t’es assis derrière; heureusement qu’il y a des poignées au plafond. Rendu à la route principale où la chaussée est aussi défoncée que ce que je vous ai décrit dans un email précédent, on a malgré tout accéléré la cadence. Parce que voyez-vous, François, mon compagnon de voyage, a une technique de conduite différente du chauffeur qui nous avait ramené de Conakry à Kamsar : lui, au lieu de contourner, il plane au dessus des trous. Petit détail, la faune microbienne locale m’a trouvé sympathique et m’a rattrapé. J’peux-tu vous dire qu’avec ce brassage je me tenais le cul serré pour pas laisser s’échapper du stock très personnel… Une main accrochée à la poignée, l’autre sur le siège et le derrière en flottation pour pas manger les coups…

Encore aussi curieux, dans le noir total on cesse pas de rencontrer des gens sur le bord de la route. Si tu vois deux billes blanches, freine… Anyway, on s’est rendu à bon port, sain et sauf et on s’est couché.

C’est tout pour l’heure, je vous embrasse et vous redonnerai des nouvelles lorsque l’Internet local me le permettra.

Pôpa XXXXX

vendredi 17 novembre 2006

Le fôté du soccer !

Salut famille,

J'en profite pendant que j'ai un semblant de vitesse internet pour vous communiquer un peu de nouvelle. Depuis 3 jours que c'est staalé sans communications, je n'ai pas pu vous contacter. Pour vous dire je navigue à un fabuleux 19 Kbs/sec, la moyenne étant à 12-16... Juste pour loader la page¸cà m'a pris 1 heure d'efforts...

Pas grands choses de nouveau depuis le dernier message, une certaine routine d'environnement quoi. Je viens de terminer ma première semaine de "travwouail". Assez spécial le matin de se rendre au travail en contournant les gens à pied à bicyclette ou en automobile. Il y a des femmes qui se promènent avec des charges sur la tête, je vous jure que j'en aurai un torticoli carabiné: genre grosse glacière sur la tête, bassine de fruits, avec parfois un enfant accroché à la taille. On contourne les chèvres et les trous, passe 3 barrages de contrôle situés à 200 mètres les uns des autres sans rien entre eux... On contrôle les contrôles ici. Paraît que c'est pour diminuer le chômage. À chaque guérite il y a un groupe de 3 ou 4 personnes qui relèvent et abaissent une barrière. On se fait un gros bye-bye mais parfois si il y a une personne du coin avec moi on contrôle de plus près...

La vitesse internet est un peu à l'image du pays. On prend son temps. Hier j'ai été prendre du gazoil pour la "fôté-mobile" que je pilote à travers les rues de la ville. Faut être patient. La citerne venait d'être rempli et on attendait que le liquide soit "dépoté", c.a.d que les éléments en suspension soient redescendus. Pas de panique..... on prend son temps. Dailleurs, il n'y a personne qui court. On m'avait dit que l'homme blanc a la montre et le Guinéen a le temps. C'est vrai.

Non, blague à part les gens sont somme toute assez motivés à vouloir bien faire mais je puis vous dire qu'en session c'est assez dissipé. Une vrai classe de maternelle mercredi passé. Un Guinéen moyen çà discute, parle et s'ostine en tab... Je les ai brassé jeudi pour reprendre le temps perdu car il fallait livrer vendredi coute que coute. Il semble qu'au pied du mur ils se poussent pour donner ce qu'il faut. Ils sont généralement assez serviables et ont la volonté de bien faire, mais très encarcanés dans une crainte de la hiérarchie et la crainte de déplaire à l'autorité. L'histoire politique du pays explique sans doute bien des choses mais çà c'est seulement une intuition, je ne peux juger après une toute petite semaine.

J'ai entendu dire qu'il mouillasse au Québec. J'veux pas vous faire ch.. mais ici il fait gros soleil. Trop même. L'équateur c'est chaud croyez moi. On sent le soleil vous toucher presque. Hier pour la photo du groupe, mes Guinéens disaient au photographe de se dépêcher à cause de l'intensité du soleil, alors pour des gens habitués c'est tout dire. C'est vrai qu'à près de 40 °C personne n'a envie de trop traîner au soleil.

On va se payer une partie de soccer tout-à-l'heure. Pas sur qu'on va performer face à du monde qui sont pas gras si vous voyez ce que je veux dire. Je les voient courir et ils semblent pouvoir en endurer pas mal. Pépère va pas trop se forcer car çà fait un temps que je ne me suis pas entraîné pour la peine. Je vais garder mes force pour ramasser mes deux camarades et leur faire un massage cardiaque...;~)

Demain on projete d'aller à la plage à une centaine de km d'ici et peut-être magasiner des vêtements locaux et un djoumbé, les tambours africains.

Je compte tenter d'aller voir le blog et vérifier si on me communique. Soyez pas surpris si je réponds pas tout de suite, la communication internet est pénible...

C'est tout pour l'instant. Je m'ennui de vous et vous embrasse. Je vais tenter de vous appeler bientôt. Gros becs XXXX

Pôpa

mercredi 15 novembre 2006

Quand on prend le pouls...

41 heures après notre départ de Montréal, je suis enfin arrivé à Kamsar. On y est installé depuis 3 jours. J'ai fait l'exploration de l'environnement et pris le poul de la population qui en fait autant avec nous. Je vais de surprises en surprises. Je croyais qu'on en avait beurré épais en me prévenant de certains aspects mais on en voie de toute les sortes.

Ici, la maison est relativement confortable mais mon lit laisse un peu à désirer en matière de matelas et oreillers. Je m'ennui de mon Sears Posturpedic. J'ai un peu mal au dos, mais je ne saurais dire si c'est le lit qui est en cause, le fait d'être constamment debout à travailler ou la multitude de nids de poules qu'on rencontre dans les rues de kamsar.

Nous avons à notre service un hommme de ménage, imaginez.. Et puis on a des gardiens de propriété soir et nuit sensés faire le tri des indésirables. Malgré tout on cogne régulièrement à notre porte pour nous vendre des fruits, légumes, petites sculptures, colliers, objets de toute sortes. Aujourd'hui trois jeunes filles sont venues cogner à la porte pour me "visiter" (moment d'imagination......, OK, terminé). Un peu plus tard un autre (un homme cette fois) cognait et avait besoin d'être aidé...; d'ailleurs les vendeurs de breloques ont tous une femme qui vient d'accoucher de jumeaux, ou un voyage d'urgence pour enterrer sa vieille mère, ou une autre histoire du genre... Bref, le mot est passé, il y a un groupe de nouveaux "fôtés" (on nomme ainsi les blancs étrangers) in town..., y'a du cash frais. Chacun a sa source d'économie secondaire. Lorsqu'on est approche par quelqu'un il semble qu'il y ait toujours un intérêt caché derrière le sourire. Mais l'attitude est malgré tout positive. On a à notre disposition des véhicules qui en ont vu pas mal. Tous des véhicules de type pick-up, jeep ou VUS diesel de marques chinoises ou autres asiatiques et manuels en plus. C'est du sport. Mais çà permet de visiter la ville (2500 habitants) de Kamsar (une CBG-Town) et d'y faire nos courses.

On a fait l'épicerie au magasin général du coin, le plus gros magasin en ville: il y a davantage de stock et variété chez Boucherie Mtl-Est... et les prix sont le double de ce qu'on paierait à Montréal. Alors si j'en voie un se plaindre chez IGA de ne pas y trouver sa marque de biscuit... J'ai enfin réussi à obtenir un abonnement internet après 3 jours d'efforts et une carte d'appel interurbains.

Ce soir c'est la soirée des "expatriés", (c'est ainsi qu'on nomme les étrangers dans le coin) pour la cinquantaine de "fotés" qui se réunissent au club du coin. C'est à ce jour le "meilleur" restaurant qu'on a en ville. Pas pire mais pas grand variété. J'ai un peu mal au bloc alors je ne sais pas si je vais y rester après y avoir mangé. Il a fait près de 37 ° aujourd'hui et le groupe s'est montré indiscipliné. Pas facile à contrôler et rester 8 heures debout à coacher çà épuise... Et puis je n'ai toujours pas rattrapé mon retard de sommeil car j'ai veillé tard hier soir.

Hier soir on a reçu des natifs qui nous ont un peu mis au parfum quant à la culture du pays. Je touve qu'il est trop tôt pour conclure mais il semble qu'en général la corruption aux hauts niveaux est endémique et çà percole plus ou moins aux bas échelons. En gros, une culture de "commandites" en haut lieux, bien branchés sur les ministres de la capitale, et des habitants (un peu "Bougons") qui tentent de s'en tirer un peu plus bas: genre se pointer à l'hopital subventionné par CBG, se plaindre, obtenir des médicaments et les revendre au marché à ceux qui n'ont pas accès.... Ces derniers sont très conscients de la corruption. Alors parfois, çà pete. C'est ainsi que dernièrement, après qu'on ait tenté de couper dans la "bougonnerie" du peuple en resserrant les contrôles, certains hauts placés (connus pour avoir les mains dans le pot de beurre) se sont retrouvés sur une liste de 14 indésirables et forcés de s'exhiler dans la capitale suite à une révolte des femmes de Kamsar. Mais c'est à se demander s'ils pourront un jour s'en tirer et foutre la merde hors du pays. C'est pas demain la veille.

C'et tout pour aujourd'hui. Donnez-moi des nouvelles.

Pôpa.

dimanche 12 novembre 2006

12 novembre 2006, la suite...

Salut la famille,

Nous avons fait le voyage Conakry à Camkry. Hallucinant. 300 km sur une route nationale (genre route secondaire à rencontre) bordés de broussailles, d'arbres dnt j'ignore les noms, de cocotiers et de manguiers. Mais elle est aussi totalement defoncée. Je n'exagere pas du tout en affirmant qu'on a zigzagé pour 50 km supplémentaires en raison des nids de poules de 0.25 à 1 m² de surface avec des profondeurs de plus de 6 po. De nuit çà relèverait de l'inconscience de voyager sur çà et on m'a effectivement répondu que c'était très dangereux de le faire. On a pris presque autant la voie de gauche que celle de droite et çà rencontrait. Évidemment les chauffeurs qui venaient en sens inverse conduisait de la même manière. Alors choisi ta voie. On circulait entre 60 et 80 Km/hre et on freinait régulièrement jusqu'à s'immobiliser pour contourner les cratères. On circulait sur l'accotement assez fréquemment. C'est du sport. Çà réconcilie un peu avec les routes du Québec au dégel du printemps.

On rencontre constamment des voitures surchargées de marchandises à une hauteur souvent équivalente à celle du véhicule. Parfois il y a des gens sur le toit ou accrochés derrières, montés sur le parre-choc. Quant à l'état du véhicule, ils sont souvent cabossés, la pare brise craqués pas à peu près et quelques fois ils n'ont plus de feux de signalisation ou clignotants. Beaucoup de motos petites cylindrées et eux ausi trouvent le moyen de surcharger avec des ballots ou des tas de branches à brûler probablement. On vois aussi souvent des gens se promener sur la route à pied avec des tas de branches sur leur tête.

Malheureusement, mais sans surprises, il ya des conséquences tragiques à çà. Car voyez-vous la route est bordée de plusieurs petits villages et maisons isolées, et la route autant que l'accotement est constamment achalandée de piétons ou de cyclistes. Le klaxon est constamment utilisé, et quand je dis constamment je veux dire une fois la minute au moins, pour avertir les gens de se tasser du chemin. Je crois qu'en terme d'importance, çà doit dépassser celle des freins.... Malgré tout, un enfant a été happé par une voiture. Son corps, sur l'accotement, était recouvert d'une couverture. À la grosseur du corps il ne devait pas avoir plus de 10 ans. Pénible à encaisser et à voir. Comme un sifleux sur le bord de la route. Çà laisse très songeur.

Les gens qu'on rencontrait sur la route sont en général assez jeunes. Quand çà dépasse 45 ans c'est exceptionnel. Les maisons sont parfois en briques, souvent en terre et recouvertes de toits de pailles ou exceptionnellement d'un toit de tôle. Souvent il y a des ouvertures de fenêtres mais sans fenêtre proprement dites ou alors un simple panneau de bois sur pentures. On vois des gens assis devant la maison, ou leur hutte de terre, parfois dans l'embrasure de la porte. Je me demande de quoi ils vivent où s'occupent à longueur de journée.

Sur le bord du chemin, régulièrement on voit des tapis d'environ 1 m² recouverts de grains de riz qu'ils font sécher au soleil. Où alors c'est les vêtements à sécher étendus sur l'accotement.

On a fini par se rendre à Camkry. Notre résidence était occupée et on a du aménager dans une autre. Côté bouffe je crois que je vais définitivement perdre du poids. Mesdames vous risquez définitivement pas d'être détrôné sur cet aspect. Franchement pas bon. J'espère pouvoir m'approvisionner et pouvoir faire un peu de bouffe. Je pense que je vais manger ben des oeufs ce mois ci.

Demain c'est ma première prestation kaizen. Alors dodo.

Bizous. Je vous tiens au courant.

Pôpa.

12 novembre 2006

Mechant choc culturel!!!!

Le vol Paris-Conakry s'est bien deroule sauf qu'on a decolle avec 1 heure de retard pcq un pneu etait degonfle... Mais on a pas perdu de boulon. C'etait confortable.

Commotion a l'aeroport de Conakry, car l'epouse d'un important ministre desirait debarquer immediatement. Le ministre en question venait de deceder subitement. La limousine l'attendait, la television (?)... Plein de militaires armes...

T'as comme pas envie de niaiser ni meme de prendre des photos souvenirs.

Les formalites douanieres se sont bien deroulees avec l'aide d'un officiel de CBG qui a pris charge des bagages et des negociations (c.a.d. une "taxe" strategiquement glissee dans chaque passeport nous a evitee la fouille des bagages et acceleree la procedure). Ca semble etre la norme ici le petit backshish strategiquement donnee... Les douanieres etaient litteralement evachees sur le comptoir (la table de plywood) du bureau de douane...

Ici on se rend vite compte que ce n'est pas riche. Le hall d'aeroport est delabre. Des echelles et des morceaux de je ne sais quoi traine ici et la comme si c'etait un vieil entrepot abandonne. Lorsqu'on a quitte l'aeroport (entoure de nos aides officiels) c'etait la cours des miracles... Difficile a decrire. Immediatement en quittant le petit parking d'aeroport on entre dans la ville ou la lumiere est absente... Pas de lampadaires et des gens qui surgissent de partout. Des femmes se promenent avec des bassines de metal sur la tete, en equilibre, remplis de choses diverses. Comme dans les films... Une vrai St-Catherine, mais pas eclairee. C'est fantomatique comme atmosphere. Les gens sont partout le long de la rue, assis devant leurs demeures, des commerces improvises partout, des tables offrant du pain et des pneus vendus juste a cote, le tout dans le noir le plus complet amis a part les phares d'eclairage des voitures (minounes delabres) avec ici et la des carcasses de voitures abandonne. Je suis certain que le plus taudis des demeures de Montreal fait figure de palace ici. Ca te donne a reflechir et ca relativise bien des choses que tu prends pour acquis.

Notre chauffeur nous a fait traverser le quartier (on me dit que c'est le quartier normal). Avoir ete seul, avec tous les detours qu'il a fait, dans le noir de campagne et sans indications de rues, je me serais inquiete de savoir ou on m'emmenait et si je retrouverais jamais le chemin de l'aeroport. En tout cas je ne me sentais vraiment pas en controle de quoi que ce soit et vraiment dependant du chauffeur guide. Puis on est arrive dans un quartier un peu plus "aise" avec des demeures ayant des hauts ramparts et des barbeles sur le dessus (ou des tessons de bouteille dans le ciment, qu'on m'a dit...). On est arrive a notre hotel.

Ici, a leurs standards c'est luxueux, mais meme le luxe a l'air pauvre. En tout cas le pire des motels qui m'ait ete donne d'habiter au Canada a l'air des Four Season a cote de ce que j'ai eu comme chambre. Les gens sont attentionnes mais il me semble qu'ils ont la tristesses accroche au visage... Meme pas un air neutre... Je ne sais trop. Drole de feeling. J'ai tout de meme passe une bonne nuit. On a mange, bien digere et ce matin j'attends que des officiels viennent nous chercher pour nous emmener a Camkry a 5 heures de route d'ici. On aurait du y aller en avion, mais ce sera la route. Ca va me donner l'occasion de visiter le pays et photographier le long de la route.

C'est tout pour l'instant. Je vous embrasse bien fort.

Popa.

Note: Les fautes d'ortho c'est le clavier...

Premières nouvelles...

Bonjour la famille,

J'espere que vous recevrez le courrier. Je travaille avec un ordi Apple et un clavier completement melangé. C'est très long de tapper un texte avec ce clavier.

Le voyage se passe bien jusqu'à présent. La classe affaire c'est très bien. Champagne et petits pâtés, films sur petit écran privé et bien de la place pour s'ètendre les pattes. Je suis sorti de l'avion moins fatigué que lors de mes voyages de 4 heures vers Edmonton. Ici au salon classe d'affaire on a des sandwich et même du vin et du cognac à volonté. Faut que je fasse attention à ne pas me rendre malade.

Pour l'heure je ne me sens pas dépaysé je pourrais être à Montréal que ce serait pas très différent. Mais passer la douane c'à a été assez long. Faut presque se déshabiller.... On part pour Conakry dans 3 heures. Je n'ai pas tellement dormi jusqu'à présent. Mais on dirait qu'avec la lumière du jour l'organisme s'adapte un peu. Mais je pense plus lentement et j'ai un peu de misère à me concentrer. Ici tout le monde se fait des luxations de machoire à force de bailler dans le salon d'attente.

Je n'ai pas vu grand chose de la France à mon arrivée, le plafond de nuage était assez bas et il pleut. Je ne sais pas si l'aéroport est loin de Paris mais à l'atterissage c'était des champs cultivés autour.

C'est pas mal tout pour l'instant. Alors je vous embrasse. Prenez soin de vous.

P.S.: Je n'ai pas l'adresse de Louis, alors transmetttez lui les nouvelles.

Bizous.

Pôpa.