dimanche 19 novembre 2006

Un athlète explorateur

Finalement je suis allé jouer au soccer vendredi soir dans le champ d’à côté. L’équipe de « fôtés » contre les locaux. On a fait face à la musique avec courage et détermination mais à mon avis certains d’entre nous avaient l’air de beaux zoufs. Heureusement il y en a qui avaient déjà joué à çà et ont rétabli un peu le rapport de force, mais imaginez une équipe d’africains pee-wee jouer une joute de hockey contre une équipe junior du Québec et çà vous donne une idée du léger déséquilibre. Pis en plus, insulte suprême, y’ont été gentils avec nous. Quand ils jouent entre eux c’est pas mal plus viril. La seule fois que j’ai touché le ballon c’est quand ils me l’ont garoché dessus par erreur, et ils s’excusaient… pour me l’enlever right back… Gagne d’agace! Un ti-cul est même venu enlever le ballon entre les jambes de Patrick, un de mes compagnons de voyage, en en profitant pour faire une passe à un des joueurs. Les connaisseurs se tordaient de rire. Faut dire que c’était comique de voir certain d’entre nous trottiner plus que de courir ou tomber sur le cul après avoir donné un coup de pied dans le vide.

C’est des athlètes les Guinéens. Je dois avoir plus d’excédent de graisse à moi seul que toute l’équipe adverse réunie. Je vous jure, pas de bedons, pas un gramme de gras superflus, des corps musclés. Consolation, surprise, que je n’ai pas pompé l’huile. Mes années d’entraînement de Karaté m’auront au moins servi à çà. C’est resté. Petit côté comique, après la game, tous les Guinéens voulaient être pris en photo avec l’un d’entre nous. Quand on est vedette…

En revenant à nos quartiers, on a voulu prendre une douche mais… comme il arrive parfois il y a eu délestage d’électricité à 3 reprises. On y est parvenus de justesse, chacun d’entre nous, puis on est allé à une autre soirée d’expatriés au Saw Mill où j’ai pu comparer mes notes avec certains qui sont établis ici depuis quelques mois.

Retour à nos quartiers, dodo.

Samedi matin, j’ai tenté de reproduire ma célèbre recette de toast dorée avec les moyens du bord : pas de vanille, de l’Amaretto, du lait en boite et de la crème en boite et un curieux pain. Heureusement le sucre c’est du sucre et les poules ont une recette d’œufs universelle. Succès. Mais c’est d’obtenir les ingrédients ce matin qui a été du sport. En me dirigeant au magasin général je me suis perdu… et je me suis retrouvé avec mon vieux pick-up dans de petites rues étroites en terre battue encombrées de véhicules, de bicyclettes et d’une foule toujours aussi dense qu’à l’habitude et curieuse de savoir ce que ce « fôté » pouvait bien faire dans cette portion de Kamsar. J’ai visité… Finalement j’ai demandé mon chemin à un passant qui s’est offert de me servir de guide. Il faut dire qu’ils sont assez serviables et que jusqu’à présent je n’ai eu affaire qu’à des gens courtois.

J’ai fini par retrouver le magasin général, ramené mon guide à notre point de rencontre et comme c’est la coutume ici je lui ai donné un bon pourboire. Mais çà a été pour me faire répondre « pas de lait » par Jawa the Hut (Star wars…) la grosse bonne femme qui ne se lève pas de derrière le comptoir. J’ai pu trouver un second magasin, localisé un peu avant, où j’ai enfin trouvé les ingrédients mais sans pouvoir payer puisqu’ils étaient à cours de Francs Guinéens pour changer mes dollars US. L’un des employés du magasin s’est donc rendu avec moi à l’autre bout de Kamsar jusqu’au bureau de change (marché noir…), car je ne m’y serait pas retrouvé seul, et il s’est organisé pour faire accélérer les choses et me permettre de passer avant la file. J’étais encore à me battre pour faire entrer mes FG dans mes poches quand je suis sorti du bureau, ce qui a rendu mon guide nerveux, d’autant plus qu’un marchand voisin s’est offert d’en prendre soin. Faut dire que 100 $US çà fait un motton. Le taux était de 6750 FG et à coups de billets de 5000 çà fait 135 coupures dont la taille fait 50% plus grand que les nôtres. Un vrai bottin.

En après-midi on se rend à Sobane, un bled « touristique » situé à quelques 150 km d’ici où certains « fôtés » possèdes des paillottes, une espèce de petit chalet sur le bord de l’océan. Nous y avions été invité par un autre expatrié. Superbe après-midi où on mangé d’excellentes brochettes de poulet, steak, saucisses et frites arrosées de bière et d’une brise du large très rafraichissante. L’enfer sur terre… La plage est faite de roche qui ressemble à de la lave volcanique, mais je ne suis pas certain. Du sable au-dessus d’une couche de boue qui auraient des propriétés curative et qui en Occident, coûte apparemment la peau du c… Certaines des expatriées s’en sont enduites. La marrée était basse à notre arrivée et compte tenu que le littoral est très plat, l’eau était loin et il a fallu attendre le retour de la marrée pour en profiter. Tombez pas en bas de la chaise, je me suis aussi baigné. L’eau n’est pas tiède, elle est chaude avec quelques petits courants froids. Au bout d’une heure j’avais la peau des mains fripées. Je ne voulais plus sortir de l’eau, comme d’habitude ;~) mais comme le soleil se couchait, je me suis résolu.

Auparavant j’ai exploré les environs, pris quelques photos de bateaux de pêches qui revenaient du large, d’habitants et de maisons du coin ainsi que d’une famille du bled qui avait jeté son filet. Petite récolte de poisson. Les mousses se baignaient tout nus et çà se tiraille fort. Un appareil photo çà les attire, surtout quand ils se revoient sur l’écran : juste fascinant pour eux je suppose.

On est revenu le soleil était couché. La route pour quelques 15 à 20 km en est une de terre battue, genre safari, pas de lampadaire… Çà brasse en criss quand t’es assis derrière; heureusement qu’il y a des poignées au plafond. Rendu à la route principale où la chaussée est aussi défoncée que ce que je vous ai décrit dans un email précédent, on a malgré tout accéléré la cadence. Parce que voyez-vous, François, mon compagnon de voyage, a une technique de conduite différente du chauffeur qui nous avait ramené de Conakry à Kamsar : lui, au lieu de contourner, il plane au dessus des trous. Petit détail, la faune microbienne locale m’a trouvé sympathique et m’a rattrapé. J’peux-tu vous dire qu’avec ce brassage je me tenais le cul serré pour pas laisser s’échapper du stock très personnel… Une main accrochée à la poignée, l’autre sur le siège et le derrière en flottation pour pas manger les coups…

Encore aussi curieux, dans le noir total on cesse pas de rencontrer des gens sur le bord de la route. Si tu vois deux billes blanches, freine… Anyway, on s’est rendu à bon port, sain et sauf et on s’est couché.

C’est tout pour l’heure, je vous embrasse et vous redonnerai des nouvelles lorsque l’Internet local me le permettra.

Pôpa XXXXX

1 commentaire:

Roxane a dit…

Ahahaha !

Particulièrement drôle l'histoire du pain doré... et on se rend compte que tu racontes vraiment tout en détails hein ?? Même les prolèmes d'intestins... Too much details ! hahahahahahaha Trop mon papa ça ! J'suis certaine que si t'avais raconté cette histoire à table, j'aurais renchérie et maman nous aurait probablement dit d'arrêter parce que «ON MANGE !» hahaha

Rock on Papa !

Luv ya !